Chaises qui flottent, lambris abîmés, orgue noyé, c’est un vrai spectacle de désolation dans les différents édifices religieux de Verviers et ses alentours. Le travail a déjà commencé mais c’est loin d’être terminé !
Elles aussi ont été touchées, certaines même ravagées. Quelques jours après les inondations, place à l’état des lieux des différentes églises de la région.
"En commençant par Dolhain, nous avons eu beaucoup de dégâts, celle-là est impraticable parce qu’on doit appeler des agences pour la dégager. Quand on quitte Dolhain, on arrive sur les Surdents où on a pu râcler plus ou moins parce qu’on avait dix centimètres de boue. A Saint-Remacle, on ouvrira à court terme car l’eau est entrée, il y a eu un filet d’eau et de boue qu’on pourra récupérer. Mais ce qui est vraiment difficile à envisager, c’est Saint-Lambert, devant laquelle nous sommes. C’est une chapelle liée à Saint-Remacle. Et nous avons Notre-Dame des Récollets qui, elle, était complètement noyée. Au niveau du doyenné, nous avons aussi l’église de Pepinster, qui était dans la vallée et qui a reçu beaucoup d’eau et de sable. Là ils ont pu dégager comme ils pouvaient mais il y a des carrelages, des affaissements de terrain" nous explique le Doyen de Verviers, Stanislas Kanda.
L’église Saint-Lambert a donc été fortement touchée, l’eau y est montée jusqu’à 1m45. Cela a des conséquences religieuses mais également culturelles et patrimoniales.
"Cette petite chapelle est la deuxième plus vieille église après l’église Notre-Dame et donc il y a tout un passé patrimonial et historique qui est atteint par les inondations. Cette chapelle a été construite à l’origine par la communauté des sépulcrines qui était étendue jusqu’à la Vesdre, là où l’athénée se trouve actuellement et donc cette chapelle a forcément un très lourd passé historique. Elle a résisté à deux incendies au 18e mais maintenant voilà, les inondations l’ont méchamment mise à mal mais elle va se relever de ce problème" expose Jean-René Thonard, secrétaire de la fabrique d’église pour Saint-Lambert et Saint-Remacle.
Quelques centaines de mètres plus loin, Notre Dame des Récollets a subi les dégâts des eaux aussi bien dans les caves que dans la sacristie. Une église qui est classée, ce qui pose problème.
"Il y a deux complications pour cette église:
1. C’est un monument classé, ce qui veut dire que dès qu’on touche à un monument classé, il faut l’autorisation de la Commission des Monuments et des Sites.
2. L’église appartient, à la fois pour sa partie antérieure et postérieure, à la fabrique d’église. Et sa partie centrale, la plus grande partie, appartient à la ville. Les assurances Adesio, qui est notre courtier pour les bâtiments chrétiens (les églises, les écoles), nous aident beaucoup dans nos relations avec la compagnie d’assurances. Pour le moment, les relations sont très positives, les autorisation sont données, nous pouvons procéder à des réparations, à des nettoyages, pour que cela aille le plus vite possible. Par contre, tout ce que nous pourrons faire pour réparer les éléments classés, il faudra que nous ayons l’accord de la Commission des Monuments et des Sites mais là, ça peut prendre plus de temps" nous apprend Melchior Whatelet, président de la fabrique d’église de Notre-Dame des Récollets.
Grâce à l’opération « Eglises solidaires », les messes ont toujours bien lieu, aux mêmes heures mais dans d’autres églises comme à Dison ou encore Heusy. (Marie Halkin)