La crise sanitaire creuse les inégalités. Le constat est encore plus interpellant lorsqu’il s’agit de l’enseignement. Peu d’étudiants disposent des outils nécessaires pour suivre les cours en distanciel. Pour les aider, la Ville et le CPAS de Verviers s’associent et rouvrent leurs « blocus room ».
Audrey Degrange
Le mot d’ordre reste le même depuis fin octobre, c’est code rouge dans l’enseignement. Suivant les degrés, ce sont donc des cours à distance qui sont organisés. Une mesure prise pour enrayer la pandémie. Si sur papier, cela semble relever du bon sens, sur le terrain, la réalité est bien différente. « Quand on regarde les chiffres de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones), détaille Antoine Lukoki, Echevin de la Jeunesse à Verviers. On se rend compte que 32% des étudiants de première année et 28% des autres degrés sont réellement en décrochage. Ils ne suivent plus les cours, ils n’ont pas d’outils pour les suivre et donc on se doit de trouver des solutions. Surtout quand on voit que 10% veulent carrément arrêter leurs études, on ne peut pas se permettre d’en arriver là. »
Inégaux face au numérique, le constat est partagé par le CPAS qui suit actuellement 240 étudiants verviétois. « Un des obstacles constaté par nos travailleurs sociaux, explique Hasan Aydin, Président du CPAS de Verviers. C’est que ces étudiants malheureusement ne disposent pas d’un lieu, d’un local qui puisse leur permettre d’étudier sereinement. »
La salle de blocus Thier Mère Dieu rouvrira donc ses portes le 1er décembre prochain ains que celle de la maison de l’insertion du CPAS de Verviers à Ensival. « On a 15 places disponibles pour les étudiants verviétois ou non qui suivent un parcours, que ce soit dans l’enseignement supérieur, universitaire ou non, en promotion sociale. Ils auront un local équipé, sécurisé pour pouvoir étudier et se consacrer pleinement à leurs études », poursuit l’élu verviétois.
Une troisième salle située au 1ére étage la bibliothèque à Verviers sera également accessible. Des endroits où le calme sera de mise assure l’Echevin de la Jeunesse. « Peu d’étudiants ont la possibilité d’étudier dans un endroit calme car il y a des petits frères, des petites soeurs ou du boucan dans la maison donc c’est vraiment ça qu’on veut leur offrir, un endroit calme pour pouvoir réussir leurs examens en janvier et pourquoi pas aussi en juin. »
41 places seront donc accessibles à tous les étudiants, peu importe leur situation et, jusqu’au 29 janvier prochain, mais attention sur réservation uniquement.