Ce vendredi 3 décembre, c’est la journée internationale des personnes handicapées. À cette occasion, nous avons rencontré Jean-Claude qui est atteint de surdité. Après une longue période d’inactivité, il a réussi à décrocher une formation en nettoyage professionnel.
Jean-Claude est sourd et communique en langue des signes. Lorsqu’il était jeune, il enchaînait les petits boulots, mais le manque d’adaptation des structures qui l’employait a fini par l’écarter de la vie professionnelle. Après 20 ans d’inactivité et avec les conseils du Service d’Aide à la Recherche d’un Emploi, il a commencé une formation en nettoyage professionnel chez A.U.R.E.Lie (ateliers urbains de réinsertion dans l’emploi à Liège). "Nous formons des personnes avec certaines difficultés pour les réinsérer dans la vie professionnelle. On les aide à se former et à trouver un emploi en facilitant la discussion et les échanges entre les employés et les employeurs, avec l’aide de l’Aviq", détaille Vinciane Bourgonjon, la coordinatrice du centre A.U.R.E.Lie.
"Malgré nos efforts, on ressent encore la peur des employeurs"
A.U.R.E.Lie propose ces formations pour un public majeur qui a des difficultés d’ordre physique, mental ou social. La formatrice de Jean-Claude ne parle pas la langue des signes, elle est donc aidée par une personne du Service d’Aide à la Recherche d’un Emploi. "Je suis là pour faciliter les échanges entre les personnes sourdes et celles qui ne savent pas communiquer avec eux. Je les sensibilise et je leur apprends comment faire pour qu’elles se fassent comprendre. S’il y a un problème, je suis également là pour faciliter la communication", indique Nathalie Habsch, la conseillère emploi pour personnes sourdes ou malentendantes du Sarew.
Depuis des années, Nathalie constate qu’il est très complexe de trouver des stages et des formations pour ce public. "Malgré nos efforts, on ressent encore de la peur. Les employeurs ne savent pas s’ils seront rentables, s’ils ne se mettront pas en danger. L’inconnu fait peur et je ne leur en veux pas, mais j’essaye juste de les informer au mieux pour qu’ils changent d’avis", explique Nathalie Habsch.
Le député André Frédéric souhaiterait que ce type de centre soit également présent dans notre arrondissement
À l’occasion de la journée de la personne handicapée ce vendredi 3 décembre, ces actrices sociales ont pu échanger avec le député wallon André Frédéric. Le député a été conquis par sa visite et souhaiterait qu’une copie de ce centre basé, à Herstal, vienne s’installer dans notre arrondissement. Une idée qui pourrait aider de nombreuses personnes porteuses d’un handicap sensoriel à se réinsérer dans le milieu professionnel. (P.J.)