Trois Verviétois sont poursuivis devant le tribunal correctionnel pour abus de situation de faiblesse et abus de confiance sur une personne vulnérable, qu’ils avaient réduite pratiquement en esclavage et dont ils ont abusé financièrement.
Au départ de cette histoire sordide, il y a la disparition inquiétante de Gregory, un handicapé mental léger de 36 ans, signalée au Parquet. Ce dernier sera retrouvé errant dans la région de Charleroi, Il explique alors qu’il avait fuit la région de Verviers où il était en insécurité. En effet, raconte-t-il aux policiers, il avait fait la connaissance d’un couple de Verviétois, qui l’avait persuadé de venir s’installer à Verviers. Peu à peu, ils réduisent Grégory, décrit comme un homme doux et influençable, en véritable servant du couple, aidé par un troisième larron, qui leur servait d’homme de main en menaçant Grégory et en lui portant des coups s’il n’obéissait pas.
C’est ainsi que Grégory devait faire le ménage, la cuisine, les courses, promener le chien et même payer le vétérinaire, jusqu’à devoir masser les pieds d’Isabelle. Le couple se faisait aussi offrir des cadeaux, tels que 4 GSM avec l’abonnement chez Voo, des cosmétiques pour une valeur de 177 euros, une Playstation, une tablette etc., quand ils ne vidait pas son frigo ou ne détournait l’argent du loyer. C’est ainsi que Grégory s’est retrouvé sans argent et sans appartement, et a préféré se mettre en sécurité dans sa région d’origine.
M. Lelotte, ministère public, évoque une histoire hallucinante. « Non content de réduire Grégory véritablement en esclavage, ils l’ont aussi dépouillé en le maintenant en état de sujétion et de mépris. »Les peines qu’il réclame apparaissent cependant modérées : 12 mois pour Steukers, qui a en outre un casier judicaire étoffé, dont déjà pour abus de confiance, et 15 mois pour le couple.
L’avocat du troisième homme, le couple étant absent à l’audience, plaide que ce dernier a d’abord été lui-même victime d’un abus de confiance du couple, qui a profité de sa propre faiblesse. Mais depuis lors, il s’est repris en mains et a arrêté l’alcool. Il demande une simple peine de probation, c’est-à-dire des conditions à suivre sans qu’une sanction ne soit prononcée. Jugement le 8 juin. (L.B.)