L’info a été communiquée au personnel en début de semaine lors d’un conseil d’entreprise, Axa se donne un an de recul pour fermer le site de l’Ardenne Prévoyante à Stavelot, fermeture programmée, et confirmée aussi, au plus tard pour décembre 2024, comme l’annonçaient déjà nos confrères de La Meuse-Verviers de ce jeudi. Un sursis qui ne change pas grand-chose dans la politique du géant de l’assurance. « Très vite, les services administratif, informatique et comptabilité devraient être repris par Bruxelles, cela concerne une trentaine de personnes, 26 précisément, qui devront soit se réorienter au sein du groupe ou trouver un autre boulot », ne peut que constater Jean-Louis Clette, coordinateur CGSLB. Car si Axa a reculé d’un an la fermeture définitive du site de Stavelot, réaffirmant par là-même sa volonté de ne plus investir dans le bâtiment, le Groupe Axa ne compte pas vraiment changer son fusil d’épaule.
La crainte du personnel c’est aussi que finalement peu de membres resteront sur place dans l’intervalle, une trentaine à terme, essentiellement dans le service "sinistres", qui devront ensuite se plier aux exigences d’Axa de déménager à Liège, de se soumettre au télétravail, ou, petite éclaircie quand même, Axa étudierait des pistes d’implémentation future des équipes Ardenne Prévoyante dans la région, et cela sous la pression des politiques mais aussi des courtiers qui se sont mobilisés. « En fermant en 20243, cela laisse la possibilité pour d’autres négociations, nous avons reçu notamment un mail de la direction d’Axa annonçant cette prolongation. On peut s’orienter, peut-être, vers ce que nous avions demandé, à savoir le fait qu’un bureau de contact demeure au moins à Stavelot, ce serait le minimum à obtenir de la part de cette grande compagnie », analyse Thierry de Bournonville, bourgmestre de Stavelot, qui suit ce dossier de très près. « Perdre une entreprise de 80 personnes est toujours un coup dur. Mais il n’est pas dit que l’emplacement ne serait pas remplacé par un autre projet apportant de l’emploi. Il y a paraît-il quelques amateurs qui seraient intéressés », précise le bourgmestre stavelotain. On parle donc déjà du futur de ce site idéalement situé à l’entrée de Stavelot. Parce que pour le reste, tout semble en tout cas planifié du côté d’Axa. C’est en tout cas le sentiment qui domine dans la région. Il faut dire que l’Ardenne Prévoyante, qui réalise un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros contre 3 milliards pour le groupe Axe, ne doit pas peser beaucoup dans les prises de décisions actées bien loin du site stavelotain. « Ça je ne le dirais pas, parce que le Groupe est soucieux de son image et bien conscient du travail et des résultats d’Ardenne Prévoyante et je pense que le Groupe veut en tenir compte, on parle, de mémoire, d’un chiffre d’affaires de 65 millions pour les bureaux de Stavelot », conclut Jean-Louis Clette, avec quand même donc une pointe d’optimisme, alors que l’avenir des 80 employés reste plus que jamais en suspens.
« A Stavelot, l’Ardenne Prévoyante, c’est une véritable institution. Installée depuis 1914 pour assurer contre l’incendie les immeubles des habitants, elle a su, au fil des ans, diversifier ses activités mais surtout nouer une relation de confiance et de proximité avec ses clients », écrivions-nous en septembre dernier, quand Axa annonçait vouloir relocaliser les 80 emplois vers Liège, et cela un peu plus de deux ans après avoir racheté l’Ardenne Prévoyante. (O.T.)
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