"La chambre confinée" (31) : Jean-Pierre VAN DE WAUWER

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Pilote automobile verviétois connu et reconnu ; Jean-Pierre Van de Wauwer est aujourd’hui âgé de 65 ans. Marié depuis 42 ans, il a une fille et une petite-fille qui fait sa fierté et son bonheur. Outre une dizaine d’années de motocross, "Vande" peut se targuer de pratiquer la course automobile, aussi bien en circuit, qu’en course de côte ou en 4x4  depuis quatre décennies. Il a été champion de Belgique des Rallyes, toutes catégories confondues, en 1988. Il a décroché plusieurs titres nationaux en rallye dans les catégories F2, Groupe A et Groupe N, en plus de quatre couronnes en 4x4. Le voici confiné ...!

-Jean-Pierre Van de Wauwer, vos projets ont été mis à mal par cette épidémie et le confinement : expliquez-nous cette situation….

En vue du Spa Rallye, qui devait se disputer à la mi-mars, la Lancia Beta Monte-Carlo Gr4 que j’utilise et que j’ai construite de A à Z, était totalement prête, ce qui signifie que des investissements avaient été faits. Trois jours avant l’épreuve, l’organisateur a officialisé son report pour les raisons que l’on sait. Or, sans prestation sportive, les sponsors et partenaires n’interviennent pas. Mais bon, il y a plus grave comme situation que celle que je vis sportivement…..

-Quelles conséquences cela a-t-il ?

À l’heure actuelle, nous n’avons aucune vision sur la manière dont la saison sportive va pouvoir se dérouler, ni même reprendre. Côté sponsoring, c’était déjà difficile avant cette crise, il faut craindre que cela le devienne encore plus. Il va de soi que la compétition n’est pas la chose la plus importante dans notre société mais n’oublions pas que dans une région comme la nôtre, les sports mécaniques représentent une véritable économie. Et force est de reconnaître que les prévisions ne sont pas optimistes.

-Et le reste de la saison, comment va-t-il se passer ?

Comme je viens de le dire, on n’en sait absolument rien ! Lorsqu’on pourra sortir de cette période, qui va occasionner pas mal de dégâts, que sera encore le niveau de motivation des organisateurs et des partenaires ? C’est clairement l’inconnue.

-Comment maintenez-vous votre condition physique pendant le confinement ?

Je travaille beaucoup au jardin (rire). Plus sérieusement, j’ai un home-trainer que j’utilise dès que possible. Il y a aussi les promenades dans les bois. J’ai la chance d’habiter à proximité immédiate de zones naturelles et j’en profite. C’est un privilège quand on pense aux personnes confinées en appartement.

-Des conseils à donner à ce point de vue ?

Il faut absolument résister à l’envie de grignoter pour passer le temps ! Et ne pas commencer l’apéro trop tôt (rire). En fait, j’ai un truc depuis mes 40 ans : je me pèse tous les jours et je m’autorise 1,5 kg de latitude. Quand je passe le cap des 77,5 kg, je m’impose des restrictions. Et quand je veux reprendre un peu de poids, j’en profite. Radical….. (rire).

-Les autoroutes, les routes vides, cela inspire quelle réflexion chez vous ?

Je remarque que depuis que les voitures sont moins nombreuses sur la route, elles passent plus vite devant chez moi ! Ce qui est assez interpellant. Comme si leurs conducteurs gagnaient en confiance en raison de la moindre fréquentation des routes….

-La mobilité connaissait de lourdes pressions ces dernières années : le télétravail pourrait-il être une solution ?

A dire vrai, je ne sais pas… Pour moi, le contact avec les collègues reste prioritaire. J’accorde beaucoup d’importance aux relations humaines et je reste nuancé à l’idée que chacun travaille de chez lui.

-Qu’est-ce qui vous manque le plus actuellement ?

Clairement, les repas en famille et entre amis ! J’ai envie d’aller de nouveau conduire ma petite-fille à l’école, d’aller prendre un café ou un petit-déjeuner dans la foulée afin de parler avec plein de monde. Ça paraît tout simple mais on se rend compte aujourd’hui combien toutes ces choses sont importantes et même essentielles….

-Dans cette période, qui mettre à l’honneur ?

Le corps médical au sens large, bien entendu ! Mais aussi toutes les personnes qui nous permettent de nous nourrir : celles qui réassortissent les rayons des magasins, les caissières. Bref, tous ceux et celles qui nous permettent de tenter de continuer à vivre…

-Un pilote automobile connaît le danger : comment gérez-vous cela dans votre profession ?

La course automobile reste une activité dangereuse certes, mais au volant d’un bolide, la pression est telle qu’on en oublie les risques. On vit avec le danger mais on a aussi la possibilité de gérer les risques. C’est toute la différence avec ce virus : même en gérant un maximum de choses, on peut être contaminé et développer la maladie. Il faut donc être doublement attentif, encore plus redoubler de prudence en évitant de faire n’importe quoi….

-Et maintenant, vous avez peur du danger de l’épidémie ?

J’ai surtout peur pour mes proches ! J’avoue que pour l’instant, quand je me réveille la nuit, j’ai parfois du mal à me rendormir. Mon épouse, ma fille, mon beau-fils, ma petite-fille, mes amis, je prie pour qu’il ne leur arrive rien. En fait, je crains plus pour eux que pour moi…

-Que ferez-vous cet été ?

Cela dépendra de l’ouverture ou non des frontières. Notez que personnellement, je suis depuis de nombreuses années un adepte du camping-car lors des congés. Avec mon épouse, nous partons régulièrement en France voir des copains et passer du bon temps. J’espère donc pouvoir encore procéder de la sorte. Cela dit, si les frontières restent fermées, ce n’est pas le plus grave.

-Qu’aurez-vous appris durant cette période ?

Plutôt que d’apprendre quelque chose, j’ai eu la confirmation que les réseaux sociaux ne remplaceront jamais le contact humain ! Pour moi, le côté social de l’existence, c’est se serrer la main, se faire la bise, boire un verre etc…. Et cette convivialité, les réseaux sociaux ne peuvent pas l’apporter. Je trouve d’ailleurs qu’on ne devrait pas leur donner ce nom car ils ne sont pas si sociaux que ça en fait ! Je ne suis certes pas de la jeune génération, je n’ai pas grandi avec un smartphone à la main, mais je constate que pour prendre du plaisir avec les gens, il faut d’abord se retrouver avec eux !

 

Propos suscités par Urbain Ortmans et diffusés le 4 mai 2020.

 

 

 

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